
Les athlètes russes bénéficieront d’un statut neutre pour les Jeux olympiques de Paris 2024, selon une décision importante annoncée par le Comité international olympique (CIO). Cette mesure fait suite aux efforts continus visant à réintégrer la Russie et son allié militaire, le Bélarus, dans la communauté sportive mondiale, tout en tenant compte de la position des athlètes sur le conflit ukrainien.
La décision du CIO s’inscrit dans le cadre d’une initiative d’une année entamée l’année dernière pour rétablir la présence de la Russie dans le sport international après une période de controverse et de suspensions. Cette décision intervient neuf mois après que le CIO a encouragé les instances dirigeantes sportives à explorer des moyens permettant à des athlètes individuels de concourir, indépendamment de la situation politique de leur pays.
Selon cet arrangement, la responsabilité d’accorder et de faire respecter le statut neutre des athlètes individuels incombe à l’instance dirigeante de chaque sport olympique. Les athlètes éligibles ne doivent pas avoir soutenu activement la guerre en Ukraine et ne doivent pas être liés à des agences militaires ou de sécurité de l’État.
Actuellement, 4 600 athlètes du monde entier se sont qualifiés pour les Jeux d’été, parmi lesquels figurent huit Russes et trois athlètes bélarussiens. Cependant, on s’attend à ce qu’un nombre limité seulement de ces athlètes se qualifient via les systèmes de qualification existants de leurs instances dirigeantes respectives. La Russie restera interdite de participer aux sports d’équipe aux Jeux olympiques.
Les athlètes bénéficiant du statut neutre devront concourir sans aucune identité nationale, y compris leur drapeau, leur hymne ou leurs couleurs nationales. Par exemple, la Fédération internationale de gymnastique a imposé des uniformes bleu clair pour de tels athlètes.
Cette décision fait suite à une série de positions évolutives de diverses organisations sportives concernant la participation russe aux compétitions internationales depuis l’invasion de l’Ukraine en février 2022. World Athletics, l’instance dirigeante de l’athlétisme, a adopté la position la plus stricte, excluant tous les Russes des compétitions internationales depuis le début du conflit.
Bien que le CIO et son président, Thomas Bach, aient initialement soutenu l’idée d’exclure la Russie des compétitions sportives en réponse à la guerre, leur position a évolué au cours de l’année dernière, notamment à mesure que les événements de qualification pour les Jeux de Paris approchaient.
Des responsables ukrainiens, dont le président Volodymyr Zelenskyy, ont demandé à plusieurs reprises l’expulsion totale de la Russie et du Bélarus des Jeux olympiques, craignant que toute médaille remportée par des athlètes russes ne serve de propagande d’État. Les athlètes russes qui excellent dans le sport sont souvent affiliés à des clubs sportifs militaires liés à l’armée.
Le CIO a cependant cité le principe selon lequel les athlètes ne devraient pas être punis pour les actions de leurs gouvernements et a souligné les conflits en cours dans le monde, y compris la guerre en Ukraine.
Notamment, l’année dernière, Thomas Bach a souligné la gravité de la violation par la Russie de la Trêve olympique soutenue par les Nations unies lors des Jeux d’hiver et des Jeux paralympiques en Chine. Une nouvelle Trêve olympique pour Paris a récemment été approuvée aux Nations unies, avec 118 États membres sur 193 votant en faveur, tandis que la Russie et la Syrie se sont abstenues.
Alors que le monde du sport se prépare pour les Jeux olympiques de Paris 2024, la décision d’accorder un statut neutre aux athlètes russes souligne la relation complexe entre le sport international et la géopolitique, offrant aux athlètes la possibilité de concourir sur la scène mondiale tout en naviguant dans des questions politiques sensibles