Dans une décision cruciale, le Conseil d’État français, l’autorité administrative suprême du pays, a rejeté les affirmations des défenseurs des droits selon lesquelles la police nationale s’adonnerait systématiquement au profilage racial. Ces allégations visaient spécifiquement les contrôles ciblés présumés des personnes noires et arabes.
Cette affaire découle d’une action collective intentée en 2021, portée par des organisations de défense des droits mondialement reconnues telles qu’Amnesty International, Human Rights Watch, Open Society Justice Initiative, ainsi que des entités locales de base, notamment Pazapas, dirigée par Issa Coulibaly. Ces organisations ont vivement soutenu que le profilage racial était un problème généralisé et systémique au sein des forces de l’ordre françaises. Leur plainte était étayée par un document de 220 pages regorgeant d’instances de profilage racial.
Dans son jugement, le Conseil d’État a reconnu que la police française effectue parfois des arrêts basés sur l’apparence physique. De plus, ces incidents n’étaient pas considérés comme de simples anomalies mais étaient préjudiciables à ceux qui en étaient victimes. Cependant, le Conseil a nié que de telles pratiques étaient systémiques ou répandues.
La décision a suscité des réactions mitigées. Bien que certains plaignants aient trouvé du réconfort dans la reconnaissance des contrôles discriminatoires, beaucoup ont été laissés désespérés. Issa Coulibaly, Noir et responsable de l’association parisienne de jeunes Pazapas, a exprimé sa déception, déclarant : « Ces hautes autorités judiciaires ont échoué à comprendre la violence et l’exclusion engendrées par ces pratiques policières. » Il a déploré le manque d’opportunité pour améliorer le quotidien de nombreux citoyens français, en particulier ceux perçus comme noirs ou arabes.
Historiquement, le Conseil d’État est l’arbitre ultime des questions concernant l’exercice du pouvoir par les autorités françaises. Cette action en justice, qui constitue le premier cas d’action collective en France contre sa police, a été portée devant le Conseil après que le gouvernement n’ait pas répondu dans le délai de quatre mois requis. Le Conseil a tenu une audience historique sur cette affaire il y a à peine un mois.
Malgré ces allégations et preuves, le gouvernement français a systématiquement nié l’existence de discrimination systémique au sein de sa police.
Face à ces développements, le débat sur le profilage racial en France reste houleux. La France a clarifié sa position avec la décision du Conseil d’État, mais les organisations de base et les groupes de défense des droits restent fermes dans leur volonté de réforme et de justice.