Le Royaume-Uni augmente significativement ses dépenses de défense

Le Royaume-Uni effectue un bond significatif dans ses dépenses de défense, avec des projets de construction de nouveaux sous-marins d’attaque à propulsion nucléaire et le développement d’une armée plus robuste, prête à faire face aux défis militaires en Europe. Cette augmentation des dépenses vise à envoyer un signal fort à la Russie tout en répondant aux préoccupations croissantes en matière de sécurité, alimentées par l’instabilité mondiale. Le Premier ministre Keir Starmer a souligné que le Royaume-Uni « ne peut ignorer la menace que représente la Russie » en promettant de mettre en œuvre les changements les plus importants de la stratégie de défense du pays depuis l’ère de la guerre froide.

Nouvelle stratégie de défense : réponse aux menaces croissantes

Les déclarations de Starmer s’inscrivent dans le cadre d’un examen stratégique de la défense dirigé par l’ancien secrétaire à la Défense George Robertson. Il s’agit du premier examen de ce type depuis 2021, répondant à la menace persistante liée à l’invasion de l’Ukraine par la Russie et à l’évolution de la dynamique géopolitique après la réélection du président Donald Trump. Alors que le Royaume-Uni écartait initialement la possibilité de combats terrestres à grande échelle en Europe, l’invasion de l’Ukraine a démontré le contraire, entraînant un changement significatif des priorités en matière de défense.

Investissements et engagements clés

Dans le cadre de ce nouveau plan de défense, le Royaume-Uni collaborera avec l’Australie et les États-Unis dans le cadre du partenariat AUKUS pour construire jusqu’à 12 sous-marins à propulsion nucléaire. De plus, un investissement de 15 milliards de livres sterling dans l’arsenal nucléaire britannique renforcera les capacités de missiles du pays. Le gouvernement prévoit également d’accroître ses stocks d’armes conventionnelles, avec jusqu’à 7 000 nouvelles armes à longue portée en développement. Ces initiatives représentent un engagement majeur pour renforcer la sécurité nationale face à des menaces accrues.

Défis liés aux objectifs de dépenses de défense

Malgré ces plans ambitieux, des questions subsistent sur le financement de ces dépenses. Starmer a évoqué une hausse à 3 % du revenu national d’ici 2034, mais le Royaume-Uni fait face à des contraintes financières, le Trésor étant sous pression. L’objectif actuel de 2,5 % pour 2027 est respecté, mais Starmer n’a pas fait d’engagement ferme concernant la cible de 3 % tant que les sources de financement ne sont pas clairement définies. Certains dirigeants de l’OTAN estiment que même 3 % pourraient ne pas suffire à dissuader la Russie d’agir à l’avenir.

Cybersécurité et relations avec l’OTAN

Outre le renforcement des capacités militaires, le Royaume-Uni met l’accent sur la cybersécurité. Le secrétaire à la Défense John Healey a signalé 90 000 cyberattaques liées à des États au cours des deux dernières années. Un nouveau commandement cybernétique devrait être créé dans le cadre de cet examen stratégique pour contrer ces menaces. La décision du Royaume-Uni d’accroître ses dépenses de défense vise non seulement à contrer l’agression russe, mais aussi à montrer la réponse de l’Europe aux exigences du président Trump pour que les pays de l’OTAN prennent davantage en charge leurs responsabilités en matière de défense.

Unité européenne face à l’instabilité mondiale

Alors que le Royaume-Uni renforce sa posture militaire, il met également en lumière l’évolution des dynamiques au sein de l’OTAN, en particulier face à l’approche de plus en plus isolationniste de Trump. Les remises en question de la valeur de l’OTAN et la volonté de réduire la présence militaire américaine en Europe ont poussé les pays européens, menés par le Royaume-Uni et la France, à réévaluer leurs stratégies de défense. Cet investissement européen accru vise à garantir la stabilité face aux menaces croissantes, en particulier en provenance de la Russie.