Trump menace de droits de douane de 250 % sur les importations de médicaments

Le président Donald Trump a annoncé mardi que les États-Unis pourraient imposer des droits de douane pouvant atteindre 250 % sur les importations de produits pharmaceutiques dans les 18 prochains mois. Intervenant sur CNBC dans l’émission Squawk Box, Trump a indiqué que la mesure commencerait par un « petit tarif » avant de grimper à 150 %, puis à 250 %, dans le cadre d’un plan agressif visant à relocaliser la production de médicaments aux États-Unis.

Cette proposition, si elle est mise en œuvre, représenterait l’un des taux de droits de douane les plus élevés menacés sous la présidence de Trump. Bien que des menaces similaires aient déjà été formulées puis ajustées, cette initiative illustre un intérêt croissant pour la restructuration de la chaîne d’approvisionnement pharmaceutique.

Sécurité nationale et pression sur l’industrie

Les droits de douane sont liés à une enquête menée en vertu de la Section 232 lancée en avril, permettant au Département du Commerce d’évaluer si les importations étrangères de produits pharmaceutiques constituent un risque pour la sécurité nationale. Trump soutient que la dépendance aux médicaments étrangers affaiblit la préparation du pays en cas d’urgence et compromet l’indépendance sanitaire à long terme.

« Nous voulons que les produits pharmaceutiques soient fabriqués dans notre pays », a déclaré Trump, en citant le nombre décroissant d’installations pharmaceutiques basées aux États-Unis. En réponse, des entreprises comme Eli Lilly et Johnson & Johnson ont annoncé des investissements nationaux, visant à s’aligner sur les priorités de l’administration et à éviter d’éventuelles sanctions.

Réactions de l’industrie et risques pour la chaîne d’approvisionnement

Les fabricants de médicaments ont exprimé leurs inquiétudes, estimant que ces droits de douane pourraient perturber les chaînes d’approvisionnement et entraîner une hausse des prix pour les consommateurs. Les représentants du secteur avertissent que des coûts d’importation plus élevés pourraient réduire les investissements en recherche et provoquer des pénuries de médicaments critiques, notamment ceux provenant de fournisseurs étrangers.

Ces droits s’ajoutent à l’agenda plus large de l’administration sur les prix des médicaments. Plus tôt cette année, Trump a relancé la politique de « nation la plus favorisée » par décret présidentiel, visant à aligner les prix américains sur ceux pratiqués dans d’autres pays développés. Bien que ce décret ne soit pas encore officiellement appliqué, Trump a réitéré mardi que la politique permettrait de réduire significativement les prix une fois mise en œuvre.

Intensification de la pression sur les fabricants

Dans une nouvelle tentative pour faire baisser les prix, Trump a envoyé la semaine dernière des lettres à 17 entreprises pharmaceutiques, les exhortant à agir avant le 29 septembre. Les lettres demandent aux entreprises d’offrir tous leurs médicaments aux patients de Medicaid au prix international le plus bas et de présenter des engagements clairs sur la réforme des prix nationaux.

Certaines entreprises ont confirmé avoir reçu ces lettres et les examinent, mais n’ont pas encore publié de réponses officielles. Le secteur pharmaceutique reste en alerte alors que l’administration intensifie ses efforts pour restructurer les prix et la production, avec des conséquences potentielles pour les opérations mondiales et les patients américains.